B comme … Borgne

#Geneathème, #ChallengeAZ 2024, lignée BATY, Sosa 118

Le Généathème de Janvier 2022 nous offrait la possibilité d’écrire autour d’un ancêtre malvoyant ou aveugle avec comme possible exutoire le Braille de Mr Louis.

Disons, que ce titre me plait bien.

Doucement avant d’attaquer qui que-ce-soit, installe-toi, je vais te raconter l’histoire de mon Arrière-arrière-arrière grand-père : Auguste CHAUDEL.

Alors que Louis-Jacques-Mandé Daguerre (1787-1851) présente le premier procédé photographique lors d’une séance officielle à l’Institut de France, le « daguerréotype », Auguste CHAUDEL pousse son premier cri au sein de la maison familiale de Villiers-en-Lieu (52) de Jean Charles et Marie Augustine BARBIER le 18 juin 1839. Son frère Jules a déjà 4 ans et Nicolas le benjamin agrandira la fratrie 2 ans plus tard, en 1841.

La famille est très simple, Jean Charles est tout à tour berger, manouvrier, scieur en long. Son métier évolue en fonction des saisons.

En 1866, à quelques kilomètres, il rencontre Modestine Séraphine MICHEL qui devient sa femme à Changy, village de 261 habitants dont elle est originaire. Auguste s’intègre parfaitement à la communauté et devient le cantonnier communal.

Modestine est couturière, elle habille toute la famille avec ses travaux en reprisant les vêtements des ainés pour servir aux plus jeunes. Elle loue ses dons a qui en a besoin afin de rendre la vie un peu moins grise. Avec cinq enfants nés entre 1867 et 1873, elle a la responsabilité de tenir la maison, le potager et de s’occuper de quelques volailles.

Auguste tient sa fonction de cantonnier communal sur le chemin de grande communication 17 de la commune de Changy pendant 6 ans.

Selon les rapports et délibérations du conseil général de la Marne en date du Janvier 1921, Mr le Préfet soumet à la commission suivant les rapports du service vicinal, plusieurs demandes présentées par des cantonniers pour obtenir une aide de secours.

C’est ainsi qu’Auguste obtient une somme de cent francs pour service rendu.

Source Gallica – Rapport et délibérations du Conseil général de la Marne 1921

A ce moment là, peu de détails apparait sur le rapport comme on peut le voir mais grâce aux informations selon laquelle il a déjà obtenu une aide similaire , il est possible de remonter le temps.

C’est ainsi que dans le rapport du conseil général du 1er avril 1896, on découvre qu’ Auguste a du démissionné, sa vue s’étant affaiblie à la suite d’une blessure à l’œil droit en coupant des épines sur la talus du chemin de grande communication numéro 17.

A travers tous les rapports, on découvre qu’ Auguste reçoit une à deux fois par an une aide de secours suite à cette blessure entre 1896 et 1921.

Mais Auguste sait comment se mettre au service de sa communauté puisque depuis 1881, il occupe la fonction de sonneur de cloches : Tous les jours, il est chargé des sonneries civiles, à quatre heures du matin, à midi et le soir. Il est rigoureux et très ponctuel. Tout le monde reconnait, cet homme courbé de 1 mètre 65 au visage rond et aux yeux gris traversant la rue principale pour aller de son modeste logement à l’église sur la place centrale du village.

C’est ainsi qu’en 1919, désormais accompagné de sa canne et encore un peu plus courbé qu’ à l’habitude, Auguste et ses 80 printemps s’en vont sonner les cloches pour indiquer le milieu de la journée. Il fait lourd, l’air est mauvais.

Vers 14 heures trente, un orage s’abat sur le petit village, il fait sec, ça gronde et pourtant peu de pluie vient marteler le sol. Quand un éclair traverse le ciel. Mais ce n’est que 45 minutes plus tard, que le débitant Mr PEUCHOT aperçoit de la fumée sortir du toit de l’église et les flammes qui apparaissent.

Auguste ne peut guère aider, son âge ne lui permet pas d’être suffisamment rapide mais il guide ses camarades pour sauver ce qui peut l’être du brasier de l’église car il connait par coeur l’emplacement de chaque statue, de chaque mobilier.

Quand tout à coup, le clocher accompagné de sa croix et du coq surplombant l’édifice s’effondrent au milieu du brasier, transformant les deux cloches en un amas d’acier fondu. Auguste, les larmes aux yeux, est dévasté.

Oui grâce à la volonté de l’abbé Paul Joseph Armand GUILLAUME qui a su déjouer toutes les pensées anticléricales du moment et s’entourer de tous les bonnes volontés afin de reconstruire en un temps record l’église avec un clocher élancé et élégant, dominant désormais toute la région.

En 1921, on les retrouve habitant avec leur fille Marie Zoélie et leur gendre Louis Maximilien Théodule MICHEL à Changy, rue d’enfer. Mais ils n’y sont plus en 1931.

Effectivement mais aussi creuser la piste du patronyme MICHEL qui est celui de Modestine et de son gendre. Y-Aurait-il un lien de parenté éloigné ?

A demain pour la lettre C comme … C’est passionnant, vous ne trouvez pas ?

  2 réflexions sur “B comme … Borgne

  1. Avatar de alinedole
    alinedole
    3 novembre 2024 à 9 h 07 min

    nos anciens n’avaient pas une vie facile

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  2. Avatar de aupieddemonarbrejevivaisheureux
    2 novembre 2024 à 11 h 58 min

    quelle belle histoire !

    Aimé par 1 personne

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