52S – 52A Semaine 23 : Pierre Marie Joseph HOUE

52 Semaines pour nos découvrir 52 Ancêtres : 52 Poilus à l’honneur #52S52A

Introduction : https://aucoeurdupasse.com/2024/01/01/52-semaines-52-ancetres-nos-poilus-a-lhonneur/

A-t-il été protégé par les Saints pour échapper au pire, la mort ? mais est-ce que sa situation est meilleure ?

S’il a été bien difficile de suivre son frère Constant Joseph HOUE à travers ses lieux de combats en Belgique et sur le front de la Marne, l’histoire de Pierre Marie Joseph HOUE n’est pas anodine.

Né religieusement en ce jour sacré du 24 décembre 1889, l’enfant tant attendu reçoit de ses parents les prénoms de Pierre Marie Joseph, comme pour recevoir une triple protection des cieux.

Vingt ans plus tard, désormais jeune homme, il se présente le 04 octobre 1910 au 71e régiment d’infanterie de Saint-Brieuc, où il apprend docilement à manier les armes et à répondre promptement aux ordres donnés. Son apprentissage prend fin le 25 septembre 1912.

Il embarque avec son frère dans le même train qui les emmène au plus proche du front. Mais ils se perdent de vue, difficile de s’inquiéter pour son frère quand il faut faire preuve de courage et se protéger soi-même. Les prières sont de rigueur. Pierre Marie Joseph se prépare à combattre l’ennemi à Arsimont.

Arsimont (en wallon Årsumont) est une section de la commune belge de Sambreville située en Région wallonne dans la province de Namur, en Belgique. La bataille d’Arsimont, qui a lieu entre le 21 et le 23 août 1914, est un épisode de la bataille de Charleroi qui a opposé la 19e division d’infanterie française et la 2e division de la garde prussienne. Le 20 août 1914, le 70e R.I. (Vitré, colonel Laroque) et le 47e R.I. (Saint-Malo) reçoivent pour mission de défendre les ponts sur la Sambre situés à Auvelais, Tamines et Arsimont. Le 71e R.I.  (Saint-Brieuc, colonel Bonnefoy) se lance le 21 août 1914 dans le combat avec les deux autres régiments précédemment cités, dans la conquête d’Auvelais et de Tamines, fortement tenus par les Allemands. Un brouillard opaque emplit les vallons et enveloppe les crêtes, rendant les reconnaissances et avancées laborieuses. Devant les assauts ennemis, ils doivent se replier.

Le combat d’Arsimont est un événement dramatique pour les forces françaises. En attaquant à découvert contre un adversaire retranché et disposant de mitrailleuses, trois régiments d’élite ont été décimés. Peu à peu, les généraux vont en tirer les conclusions et éviter de lancer les troupes dans de telles attaques sans une importante préparation d’artillerie.

Pierre Marie Joseph HOUE est fait prisonnier le 21 août 1914 et est interné à Merseburg en Allemagne où il arrive presqu’un mois plus tard. Un camp important de prisonniers y est ouvert le 25 septembre 1914. En 1916, on y compte 5 559 prisonniers à l’intérieur du camp, dont 3 139 français, et 18 115 prisonniers répartis dans des détachements de travail, dont 9 433 français. En 1917, 26 922 prisonniers sont cloîtrés dans ce camp, dont 21 189 répartis dans des détachements de travail. Les Français sont 10 554 militaires et 88 civils dans les détachements, et 3 026 militaires et 48 civils à l’intérieur du camp. Le travail dans les détachements est très varié : mines, agriculture, marais, etc.

Pierre Marie Joseph HOUE est rapatrié d’Allemagne le 18 janvier 1919 et il reçoit une permission de 60 jours à passer à Bréal-sous-Monfort. Il passe au 41e R.I. le 23 mars et mit en démobilisation le 2 avril suivant.

Le 22 septembre 1920, il passe en commission de réforme à Rennes. Pourtant, il est maintenu en service armé avec une affection non-imputable au service : la commission décline toute responsabilité de l’armée qui déclare le soldat HOUE atteint de brides cicatricielles au pourtour de l’anus avec gêne douloureuse à la défécation ».

Le 1er juin 1921, il repasse à nouveau au 71e avec une nouvelle analyse de son dossier par la commission qui demande en mars 1922 un complément d’enquête sur les circonstances de sa blessure et lui attribue temporairement une pension d’invalidité de 20 %.

A nouveau dans le 41e R.I, la commission confirme la pension de 20% pour le motif suivant : « Gêne à la marche en rapport avec une large cicatrice adhérente et déprimée de la fesse droite. Etat jugé stationnaire ».

Malgré tout cela, il rencontre Angèle Marie Mathurine HAREL qu’il épouse à Mordelles le 16 octobre 1923. Celle-ci donne naissance à un enfant, une petite fille, en 1925 qui sera nommée Denise.

En 1924, les médecins constatent une difficulté de la défécation occasionnée par une bride cicatricielle transversale située à la région postérieure anale, malgré tout son état reste stationnaire.

L’année 1939 arrive et la peur de revivre les mêmes horreurs s’empare de la population. Pierre Marie Joseph sait qu’il va devoir être fort pour protéger sa famille. En zone occupée, la vie se met en pause jusqu’à la fin de l’horreur en 1945.

Le 21 décembre 1950, la commission augmente sa pension d’invalidité à 30 % suite à une aggravation de sa santé. On apprend ainsi que la cicatrice est due à une blessure par balle entrée dans la fesse gauche et ressortie au niveau de la région postérieure de l’anus. Pierre Marie Joseph est atteint de troubles entérocolites avec incontinence aggravée du sphincter anal et un anus presque béant.

Pierre Marie Joseph a-t-il été protégé par les saints comme ses parents le souhaitaient? Très certainement, mais sa vie quotidienne n’a pas du être simple tous les jours.

Cultivateur dès son plus jeune âge, il le restera toute sa vie. Il ferme les yeux en 1958 à Rennes probablement à l’hôpital.

« Bonus Familial » : Complément d’enquête !!
Je me devais de le rajouter : La famille HOUE apparait dans l’arbre généalogique de mes filles mais aussi dans celui de mes nièces. Contant Joseph dont j’ai parcouru l’histoire militaire la semaine dernière est le grand-père de la belle-mère de ma sœur ! Regardez l’arbre complété ci dessous !!!
Vous voulez tout connaitre de cette histoire ? voici l’article : https://aucoeurdupasse.com/2021/11/27/x-comme-xx%c2%b2/
Lien Familial
Statistiques établies tout au long du challenge

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