52 Semaines – 52 Ancêtres : Nos Poilus à l’honneur

#52S52A

Cette année, je me lance dans un challenge au long cours que j’ai découvert grâce à une généablogueuse de talent : Aline Dole : 52 Semaines pour 52 Ancêtres.

Difficile de choisir 52 ascendants parmi les quelques 2000 personnes qui dorment paisiblement dans notre généalogie. J’ai donc décidé de prendre un thème particulier : Je vais vous parler de tous les hommes ayant (ou non) participé à la grande guerre.

Tout d’abord, quelques petits points d’histoire pour s’y retrouver :

Le 5 septembre 1798, le service militaire est rendu obligatoire. L’article premier de la loi énonce : « Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie ». Tous les hommes français doivent effectuer un service militaire de 5 ans de 20 à 25 ans. 

Louis XVIII abolit la loi Jourdan, et donc le service militaire. 

A partir du 10 mars 1818 : le recrutement se fait par engagement et tirage au sort (selon la loi de 1804). Le service dure 6 ans. Chaque tiré au sort pouvait se faire remplacer moyennant finance ou pouvait se retrouver exempté pour diverses raisons. L’exemption, ou réforme, se basait essentiellement sur des critères physiques. La taille d’abord : il fallait mesurer plus de 1,54 mètre pour être pris. Suivaient les difformités des membres, fréquentes à cette époque, et encore la faiblesse de constitution et les problèmes de vue, les signes de déficience mentale. 

Le 27 juillet 1872 : le service national est obligatoire et dure 5 ans pour tous les hommes.  Elle met en place les principes de la réserve militaire qui restent, dans les grandes lignes, valides jusqu’en 1999. Les obligations militaires des citoyens français sont alors fixées comme suit :

  • un service national dans l’armée d’active qui dure cinq ans, sauf cas particuliers ;
  • quatre ans dans la réserve de l’armée d’active ;
  • cinq ans dans l’armée territoriale ;
  • six ans dans la réserve de l’armée territoriale.

Tous les citoyens français sont astreints au service militaire mais des dispenses sont accordées pour les ecclésiastiques, les enseignants, les soutiens de famille et les élèves des grandes écoles qui s’engagent à servir dans la fonction publique pendant au moins 10 ans. En outre, la situation budgétaire oblige de limiter les incorporations et implique l’organisation d’un tirage au sort. Le service dans l’armée d’active a une durée variable en fonction du numéro tiré. Seule 40 % d’une classe d’âge effectue les cinq ans de service actif.

La loi du 15 juillet 1889 porte les obligations totales à 25 ans, soit 3 ans dans l’armée active, 7 ans dans la réserve, 6 ans dans l’armée territoriale et 9 ans en réserve territoriale. Elle impose aux membres de la réserve de l’armée active de participer à deux manœuvres de quatre semaines chacune et aux membres de l’armée territoriale à une période d’exercice de deux semaines.

La loi du 21 mars 1905 exclut toute dispense et ramène la durée du service militaire à deux ans dans l’armée d’active. Elle oblige les membres de la réserve territoriale à des exercices spéciaux d’une durée maximale de neuf jours.

La loi du 7 août 1913 rétablit le service militaire à 3 ans et allonge les obligations totales à 28 ans en prolongeant jusqu’à 11 ans le service dans l’armée de réserve. 

Pour faire face à la Première Guerre mondiale, huit millions d’hommes entre 18 et 45 ans sont mobilisés de 1914 à 1918 soit 20 % de la population. L’armée d’active est donc complétée par :

  1. l’armée de réserve composée des hommes âgés de 24 à 33 ans c’est-à-dire nés entre 1881 et 1890.
  2. l’armée territoriale composée des hommes âgés de 34 à 39 ans c’est-à-dire nés entre 1875 et 1880.
  3. la réserve de l’armée territoriale composée des hommes âgés de 40 à 45 ans c’est-à-dire nés entre 1868 et 1874. La durée est de 7 ans. Rapidement, la réserve de l’armée territoriale incorpore les hommes âgés de 46 à 49 ans, c’est-à-dire nés entre 1868 et 1865.

C’est à partir de ce calcul que j’ai sélectionné tous les hommes encore vivants en 1914, nés entre 1865 et 1896 sur lequel j’ai pu retrouvé des données militaires.

Je vais principalement m’intéresser à leur parcours entre leur service militaire et la fin de la guerre.

Celle que l’on appellera « la Grande Guerre » démarre par l’assassinat de l’Archiduc d’Autriche le 28 juin 1914. Dès lors, des alliances se forment, l’Europe s’embrase et la mobilisation générale française est déclarée par le « décret prescrivant la mobilisation des Armées de terre et de mer du 1er août 1914 », publié au Journal officiel du 2 août de la même année.

Malheureusement on ne peut pas faire de généalogie sans faire d’Histoire et la première Guerre Mondiale a touché toutes les familles. Chacun y a laissé un petit morceau de lui, de son âme, de son corps, parfois et même souvent sa vie entière.

Dès lors que sonne l’ordre de mobilisation générale, c’est la fin d’un monde et le début de l’horreur qui durera 4 ans et engendrera environ 10 millions de morts. la mise en marche militaire française s’est déroulée en 17 jours, du 2 au 18 août 1914, et comprenait le transport, l’habillement, l’équipement et l’armement de plus de trois millions d’hommes dans tous les territoires français, en métropole mais aussi dans certaines colonies, puis leur acheminement par voie ferrée essentiellement vers la frontière franco-allemande de l’époque.

Un tel événement a eu des conséquences politiques, socio-économiques et bien sûr militaires . C’est la première fois qu’une mobilisation générale est décrétée en France (en 1870, seule l’armée de métier est mobilisée) ; la seconde aura eu lieu en 1939. En août 1914, 3 780 000 hommes sont mobilisés ; au total, durant toute la guerre, environ 8 410 000 soldats et marins français furent mobilisés.

Concrètement, l’ordre de mobilisation constitua plutôt une surprise générale : les Français avaient fini par se lasser des nombreuses tensions internationales et ne plus véritablement croire à la réalité d’une guerre. L’opinion française était tout aussi massivement pacifique que patriote et le nationalisme virulent ne concernait en fait qu’une minorité. Dans ces conditions, le départ des mobilisés ne se fit qu’assez rarement dans l’enthousiasme mais à peu près toujours avec acceptation et résolution.

Surtout, l’Allemagne fut présentée comme l’agresseur (idée confortée par l’invasion allemande), ce qui renforça la volonté des soldats de défendre le pays. Les soldats avaient donc le sentiment d’accomplir leur devoir. Ils étaient également persuadés que la guerre serait courte, ce qui bien sûr renforçait leur résolution, surtout dans les campagnes où les paysans (la majorité des appelés) étaient persuadés être de retour chez eux pour les moissons.

Ce challenge est, pour moi, un hommage et un respect dus à nos ancêtres.

  24 réflexions sur “52 Semaines – 52 Ancêtres : Nos Poilus à l’honneur

  1. alinedole
    25 avril 2024 à 11 h 51 min

    Le lien vers la semaine 16 ne fonctionne pas

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  2. jean-Marc HIDIER
    25 janvier 2024 à 15 h 29 min

    J’ai étudié de près les instituteurs qui ont participé à Grande Guerre. Pur produit de la République laïque. Les hussard noirs comme se plaisait à les appeler Charles Péguy. Pacifistes par conviction, syndicalistes, ils sont partis à la guerre contraints comme tous les autres mais avec dans l’idée de « faire la paix ». Face à la boucherie ils se sont comportés comme de vrais meneurs d’hommes. Ils payèrent un lourd tribu car pour la plupart ils étaient gradés …….

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  3. 5 janvier 2024 à 13 h 21 min

    Quel courage ! Après le challenge AZ 2023 et le calendrier de l’Avent, j’ai besoin de faire une petite pause, ou du moins, continuer mes recherches mais sans pression ; écrire un article chaque semaine et les contraintes qui s’y rapportent, c’est beaucoup trop en ce moment. Mais j’y pense pour l’année prochaine…. Après, peut-être existe t-il un challenge tous les 15 jours ?

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  4. Mélanie - Murmures d'ancêtres
    5 janvier 2024 à 8 h 13 min

    Bravo pour ce projet au long cours. Je l’ai fait en 2022 : c’est prenant mais aussi très enrichissant (pour toutes les recherches et découvertes que cela entraine) et très satisfaisant (surtout quand on arrive à la fin 😉). Bon courage !
    Mélanie – Murmures d’ancêtres

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  5. 4 janvier 2024 à 10 h 42 min

    Belle entrée en matière .

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  6. alinedole
    4 janvier 2024 à 10 h 33 min

    Bravo pour ce premier article

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