A nos amis, les animaux. A ma Canaille

Ce soir, je suis d’humeur pensive.

En tant que généalogiste, aussi « amateur » que je peux l’être, je cherche inlassablement les actes de la vie de mes ancêtres.

Et à travers tous ces actes, j’essaie de comprendre leur rythme de vie, leur ascension sociale ou non, leur quotidien. Et inlassablement leur dernier acte de vie, leur dernière trace laissée dans les archives est celle de la mort.

La mort, terrible thème en soi, nous cherchons tous à la fuir, à la rencontrer personnellement le plus tard possible et pourtant ce dernier acte de nos ancêtres, on le cherche, on le traque et on essaie même de le comprendre.

La mort, personne ne l’aime et pourtant on la cite, on la nomme à tout bout de champs : La dame en noire, la faucheuse, la grande faux… elle est là, elle rode et elle prend diverses formes.

Il fut un temps où elle était à égalité avec la vie, elle était entendue et attendue dans un rituel où chacun avait son rôle bien précis : « la famille assistait le mourant, les pleureuses pleuraient, les curés confessaient et consolaient, les voisins visitaient. Personne n’était indifférent. Tout semblait réglé de lui-même comme une sorte partition musicale sans chef d’orchestre. » Elle n’était pas ignorée.

Depuis la mort a grandi, elle est devenue brutale, imprévue, incomprise. On la bannit. « La mort est là, mais nous ne savons plus lui parler, plus en parler et encore moins l’apprivoiser. Nous n’avons plus les mots, les gestes, les attitudes ».

(Cain.fr)

Simplement parce qu’elle est devenue un instrument de l’homme, manipulée par l’évolution du monde, de la médecine, de la civilisation. Elle est provoquée par la bêtise humaine, les horreurs des guerres et destructions. Elle est aussi repoussée par les avancées de la médecine. Repoussée mais elle vient tout de même, encore plus violente, plus incomprise.

Mais c’est la vie me direz-vous ? et bien non, c’est la mort, la fin de la vie justement et elle réclame autant d’attention que tous les moments de vie et de bonheur que nous partageons. Il faut la préparer, en parler avec toutes les générations, avec un vocabulaire adapté et il faut la vivre. Paradoxalement, il faut vivre cet instant de mort.

Nos ancêtres savaient faire cela, à nous de retrouver ce lien et de le retisser afin que nous n’en soufrions plus, que nous ne pleurions plus lorsque vient ce moment.

Aujourd’hui je vais donc m’essayer à un petit exercice, aujourd’hui je vais vous parler de la mort qui a touché notre famille. Elle rodait comme toujours depuis quelques semaines. On savait qu’elle viendrait bientôt car notre petit chat était malade. Mais on ne l’a pas écoutée et elle nous a frappé d’une grande claque. Nous avons eu peu de temps pour comprendre mais gentiment, elle nous a laissé ce temps de partage familial où nous avons parlé de la mort d’un être cher, de le devoir de le laisser partir pour éviter la souffrance non méritée. Chacun construit son deuil, chacun choisit d’en parler à sa façon. Ce n’est pas facile mais c’est important.

Ce n’est qu’un chat me direz-vous ? Et bien non, ce n’est pas QUE un chat, c’est notre animal de compagnie, c’est un membre de notre famille. C’est Canaille qui s’en est allé.

Souvenez-vous, vous cherchez à comprendre la mort de vos ancêtres. Mais réfléchissez un instant à tous les animaux de compagnie qui ont pu partager leur vie, que vous avez peut-être connu. Souvenez vous d’eux aussi, contez leurs histoires, les bons souvenirs que vous avez partagé avec eux. C’est tout aussi important que nos recherches.

Dans mon livre familial « au Coeur du passé », un chapitre entier est consacré aux animaux adorés de toute la famille, vivants ou partis dans le monde des cieux, peu importe, ils ont traversé nos vies, ils méritent leur place dans cet ouvrage.

Canaille y a sa page. Canaille, né le 15 Mars 2011 quelque part dans une ferme eurélienne. Canaille, décédé le 09 Mars 2021 dans mes bras.

  2 réflexions sur “A nos amis, les animaux. A ma Canaille

  1. 11 mars 2021 à 20 h 17 min

    C’est une très belle réflexion. Toutes mes amitiés.

    J’aime

  2. Dominique Lenglet
    11 mars 2021 à 7 h 45 min

    très émouvant et très pertinent. Affecueuses pensées Christelle.

    Aimé par 1 personne

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