#1jour1Ancêtre, Génération 8, Sosa 175, Lignée JOUIN
Marie Célestine CHAUSSIER est épuisée, elle est voutée par le travail constant et affaiblie par toutes les privations subies depuis 67 ans. Aujourd’hui, elle n’a plus envie de se battre. Elle entend déjà les oiseaux piailler dans la cour. Mais elle n’a plus la force de se lever et de se préparer pour aider à la cuisine et au jardin.
Il est à peine 4h, nous sommes le 05 Avril 1889, Marie Célestine regarde son passé :
Elle, qui est née le 09 Février 1822 à Dancy, fille ainée d’une fratrie de 7 enfants, elle se souvient que sa mère Marie Anne FOYE lui contait qu’elle était une enfant à cacher, car elle ne s’est mariée avec son père Francois Dominique CHAUSSIER que quelques jours avant sa naissance le 31 Janvier 1822. Alors il fallait qu’elle cache bien son ventre, pour éviter le mauvais œil des autres femmes du village, il fallait qu’elle ne se fasse pas remarquer. Le mariage a été préparé dans la précipitation mais pourtant ils étaient heureux.
Elle pense aussi à son mari Eloi André CHAUSSIER qu’elle a épousé le 10 Novembre 1841 à Pravilles. A eux deux, ils ont vécu des moments difficiles, la vie ne les a pas épargnés mais ils ont été heureux malgré tout. Ensemble ils ont eu 8 enfants dont 3 n’ont pas survécu plus d’un mois mais la nature fait ses choix et elle est convaincue qu’ils ont rejoint le royaume des cieux. Leur père Eloi en a fait de même, il y a une dizaine d’années déjà.
Depuis, elle vit avec sa fille Elisa Adeline et son gendre Louis Désiré LAGRUE, elle a eu la joie de voir grandir sa petite fille Rosalie Emélie.
Il est 4h00 ce matin et Marie Célestine peine à se lever. Elle ferme les yeux. Elle se rendort.
Innocemment, Louis Désiré se lève et passe près de sa belle-mère, il a un instant d’arrêt, étonné qu’elle ne soit pas debout avant lui, comme les tous les autres jours. Il la voit, allongée, sereine sur sa paillasse. Il s’approche mais sait déjà ce qu’il va constater : Marie Célestine a rendu son dernier souffle. Il retourne auprès de sa femme, lui met la main sur l’épaule et lui dit tendrement : « Va veiller ta mère, je vais chercher le garde champêtre ».
Elle est livide, rejoint sa mère, en pleurs.
La vie ne réserve pas que de bons moments de joies et de bonheurs en continu, il faut aussi la vivre avec tous ses moments de chagrins, de tristesse.
La mort n’est qu’une étape de la vie qui ne fait mal qu’à ceux qui restent. Dehors, les oiseaux continuent à chanter la vie.
A part un problème sur la date de naissance, je trouve ce texte absolument magnifique. Bravo !
J’aimeAimé par 1 personne
Très beau texte. Et la phrase de fin est très jolie.
J’aimeAimé par 1 personne