#ChallengeAZ
Nous allons faire une petite halte par la capitale car l’un de nos ancêtres mérite que l’on raconte l’histoire de sa jeunesse. D’autant plus que les dernières découvertes faites par Floriane, ma fille aînée, au sein des archives de Paris sont pleines de surprises.
« Ah oui, après bien des déboires avec les archives, elle a rencontré un personnel attentif et elle a trouvé le fameux dossier ! »
C’est exact ! Partons à la rencontre de Simon PERSON, le père de mon arrière-grand-mère paternelle, Mamie Simonne PERSON.
Né le 10 décembre 1877 dans le XV -ème arrondissement de Paris, Simon PERSON est le jumeau de Louis né 10 minutes plus tôt. Son père Théodore est serrurier, sa mère Louise DUSSAULT, simple domestique. S’il n’y a aucune mention marginale sur l’acte de naissance de Louis, il y en a une sur celui de Simon. Ainsi, nous apprenons qu’il épouse Eugénie Henriette Augustine CRETELLE le 05 janvier 1907 à Issy les Moulineaux. Leur mariage est à lui seul une première dans notre généalogie : Eugénie Henriette Augustine CRETELLE
Mais que connaissons-nous de Simon sur sa jeunesse avant de rencontrer Eugénie ? Une piste a été inexplorée car oubliée dans les méandres de mes neurones : Son parcours miliaire. Et là, j’en tombe de ma chaise :

Oui vous avez bien vu ! Moi, j’ai cru avoir des visions : Élevé par les hospices de la Seine !
Peut-être que ce n’est pas mon Simon, mais pourtant la date de naissance correspond, même si les données sont un peu évasives sur le reste.
Mais qu’est-il arrivé à Simon pour se retrouver parmi les enfants orphelins, abandonnés ? Théodore PERSON, son père est décédé le 02 Septembre 1886 seulement âgé de 42 ans. Simon a donc 9 ans lorsqu’il se retrouve seul avec sa mère, ses 2 sœurs Louise Marie, née en 1869, Hélène Victorine née en 1882 et son frère Charles Victor né en 1874, seul garçon de la famille encore vivant.
La fratrie a déjà été décimée par la grande faucheuse en 1884, année de la création du fameux livret de famille, où elle a emporté Théodore fils né 3 ans avant et le jumeau Louis qui s’éteint le 02 Avril 1884 à 6 ans. L’épidémie de Choléra infantile commence à se propager parmi la population la plus pauvre, en quête continue de denrées non infectées et d’eau buvable. Malheureusement le climat donne raison à la maladie et la mort veille au coin des maisons. On peut aisément supposer que cette épidémie aura eu raison des 2 frères.
On peut facilement imaginer que la vie n’a pas été facile pour Louise DUSSAULT, touchée dans son cœur de mère par la perte de ses enfants, et à nouveau touchée par la perte de son mari, elle se retrouve, domestique, avec un faible revenu et 3 enfants à charge dont la plus jeune a 4 ans fin 1886.
Peut-être est-ce pour cette raison qu’elle s’est retrouvée à prendre cette terrible décision de confier son fils aux hospices de la Seine, dans l’infime espoir qu’il ait une vie meilleure que celle qu’elle pourrait lui offrir.
J’entreprends de fouiller dans les archives de Paris des enfants abandonnés à partir de 1886 et je retrouve bien un certain Simon PERSON enregistré sous le matricule 5477 de l’année 1888.
« Et voilà donc notre héroïne Floriane, qui entre en piste et qui retrouve l’un des précieux dossiers aux archives de Paris : D5X4 1422 »

En effet, ce dossier détient outre l’identité et l’acte de naissance de l’enfant, le motif du placement et surtout des détails sur la scolarité de Simon et sur sa santé.
« Bon allez, dis-nous ! Qu’as tu découvert ? »
Simon est admis le 17 Septembre 1888 à l’hospice des enfants assistés. Il sera déclaré moralement abandonné le 9 Octobre en raison de l’indigence de sa mère. L’indigence diffère de la pauvreté : «Le pauvre n’a pour subsister que ses bras, l’indigent n’a pas de quoi subsister». Pour cette raison, elle se résout à abandonner son enfant. On apprend également que le frère ainé, Charles Victor âgé de 14 ans est déjà placé.
Durant cette période, Simon est soumis à quelques exercices scolaires afin d’évaluer son niveau et il s’avère que c’est un élève à la belle écriture qui connait déjà certaines bases du système métrique et qui sait très bien lire. Il est calme, gentil, il travaille assidument et avec application. Ses bases d’instruction lui permettront de faire un apprentissage.
Quant au médecin, il certifie que Simon n’est atteint d’aucune infirmité et qu’il pourra intégrer une famille et apprendre un métier dès sa vaccination.
Le 10 Octobre 1888, il est envoyé à Avallon dans L’Yonne dans une famille d’accueil.
Dix ans plus tard, le 11 Décembre 1898, Simon reçoit son livret d’épargne avec la somme de 446.20 francs à Quarré-les-tombes. Sur ce même document, on apprend qu’il était placé chez Mr SOEUVRE à Saint-Brancher, en tant qu’aide cultivateur.
« Cela n’a pas du être facile tous les jours. »
Surement, mais il semblerait qu’il n’ai pas coupé les liens familiaux avec son frère Charles Victor puisqu’il est son témoin de mariage le 18 Aout 1906 à Clamart.

Merci Floriane !!
« Crois-tu qu’elle nous aidera à retrouver le dossier du frère ? »
On verra, peut-être en 2024 ! Demain, ce sera la lettre N !
« Ah oui on m’a déjà soufflé le titre : Nia nia nia !!! »
Bravo pour cet article très émouvant qui montre que la vie peut souvent être très dure
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merci pour cette précision sue la différence entre pauvreté et indigence. Je ne connaissais pas
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C’est très émouvant et merveilleux de tomber su de telles archives
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Quelle mine d’information que ce registre des enfants assistés
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