#1Jour1Ancêtre, Génération 10 Sosa 768, ligné HOUEL
Ma lignée paternelle m’a toujours fascinée depuis que j’ai découvert que mes ascendants étaient bretons depuis mon arrière-grand-père. En remontant génération après génération, j’ai imaginé croiser au détour d’un acte, un marin de terre-neuve ou d’eau douce, peu importe, un aventurier, un chevalier de la forêt de Brocéliande ou encore un voyageur qui me conterait à travers toutes les petites traces laissées dans les archives, de belles aventures. Ils m’ont fait rêver.
Puis je suis revenue dans la réalité et j’ai découvert le village de Calorguen.
Calorguen nommé Kerorgen en breton a, comme de nombreuses communes de la région une grande histoire. Vers 1780, 700 communiants peuplaient la paroisse protégée par l’église Saint-Hubert de Liège (1584-1788-1838) qui elle a été en grande partie reconstruite en 1843 et où subsiste la porte occidentale datant de 1584 et une porte datant de 1788.
Traversé par la Rance, le territoire de Calorguen est couvert de bois et d’arbres à fruits, et est réputé fertile en grains de toute espèce, et abondant en foin. Ceci explique surement le métier de notre ancêtre Mathurin HOUEL né le 16 Mars 1737, qui a été à la fois tourneur sur bois et moulinier.
Etrange métier me direz-vous ? la première qualité d’un tourneur sur bois est surement d’aimer la nature, de la respecter pour n’en prendre que le bois qu’elle voudra bien offrir pour fabriquer les plus belles pièces. Cela demande ardeur, précision, force des bras. Mais Mathurin avait surement toutes ces qualités.
Le 24 Janvier 1764 il épouse Jacquemine Julienne BRIAND et la même année, ils verront la naissance de deux petites filles, qui malgré tout l’amour qu’ils leur ont offert, n’ont pas vécu plus de 3 jours.
Et tout en agrandissant la famille avec 6 autres enfants, il devient moulinier. A une époque où la principale préoccupation est de nourrir ses petits, il est logique que Mathurin cherche à produire de quoi faire grandir ses enfants. En milieu rural, le moulin, ainsi que l’église et le manoir seigneurial, constituaient les structures les plus importantes et les plus reconnaissables. Étant donné l’importance de la farine dans l’alimentation, le moulinier plus communément appelé meunier était un personnage recommandé.
« Apprécié, détesté, craint et consulté, le meunier occupe une place à part dans cette société d’Ancien Régime. Sa vie se passe seul ou avec quelques assistants, le plus souvent parents ou apprentis, les yeux et les poumons irrités par la poussière des grains et de la farine. Il s’active dans de bons ou mauvais moulins, entretient des rapports parfois ambigus avec l’autorité et contribue ultimement à l’aspect le plus important d’une colonie : sa survie. » (Laperle)
Mathurin a su transmettre son savoir à son plus jeune fils, ainsi Pierre Jean HOUEL devient à son tour moulinier à Calorguen ou dans les environs.
Et tandis que Pierre Jean s’unit à la douce Marie Louise MESNAGE le 07 Mai 1805, Mathurin s’éteind le 27 Juin de la même année rejoignant Jacquemine disparue 9 ans plus tôt.
Alors, mes bretons ne sont pas fait d’histoires de sorciers et de contes fantastiques mais ils ont su transmettre l’amour et la qualité d’un travail bien fait.
Et ça c’est une valeur sûre et bien réelle.
