#RDVAncestral, Génération 5 – Sosa 23 – Lignée JOUIN
Comme tous les ans, le mois de mai est un hommage puissant à toutes les mères de nos généalogies. Difficile de faire un choix, certaines devenant un coup de cœur au fur et à mesure que l’on découvre leur vie.
Le mois de juin pointe son nez et nous offre la douceur du soleil réchauffant nos corps. Je prend quelques minutes pour savourer ce plaisir en réfléchissant cette fois à comment rendre un hommage à tous nos ascendants.
Quand, tout à coup, une jeune femme s’assied à mes cotés. Me voilà repartie …pour une rencontre improbable.
« Bonjour ! « me dit -elle.
« Je suis bien étonnée que tu n’aies pas encore parler de moi. »
J’écarquille les yeux, troublée par cet esprit que je ne reconnais pas.
« Oh que si, tu me connais, tu sais plein de choses à mon propos, d’ailleurs certainement plus que ce j’en sais moi-même. Je me présente : Je suis Adrienne Désirée CELLIER. »
Il ne me faut que quelques secondes pour situer cette jeune femme : Je suis en pleine rencontre avec l’ arrière-grand-mère maternelle de mon époux.
Adrienne Désirée fait partie de ces mères que j’aurais pu célébrer le jour de la fête des mères. elle a donné la vie et sa vie. Elle n’a pas eu la chance de toutes les mamans, celle de pouvoir chérir ses enfants, les élever avec tout l’amour d’une mère.
Née le 08 Juillet 1894 à Unverre, au cœur du perche eurélien, elle est la fille de Honoré Adrien et de Marie Louis Désirée AUVRAY.
Elle rencontre Alphonse Kléber GOURCI et devient sa femme à 22 ans en pleine période de la Grande Guerre, le 25 Juillet 1916. Son père est alors mobilisé au front, comme bon nombre de français. Il est affecté aux services auxiliaires pour raison de santé mais il a la possibilité de consentir au mariage de sa fille par un courrier officiel transcrit devant son sous-intendant de la 125 ème division d’infanterie aux armées et transmit par les voies de la hiérarchie militaire.
Les temps de guerre ne favorisent pas les liens familiaux pourtant Adrienne donnera naissance à 3 enfants durant cette période malgré le retour d’un homme fragilisé par les combats et blessé dans son corps. En effet, Alphonse, après avoir servi la patrie, est réformé fin 1917 pour bronchite suspecte. Puis, fin 1919, la commission de réforme de Chartres le déclare réformé définitivement et lui attribue une pension invalidante de 10% pour sclérose pulmonaire sur le côté droit .
Malgré tout cela, la vie continue et ils fondent une famille de 8 enfants avec comme final, la naissance de jumelles le 22 octobre 1926 dont la grand-mère maternelle de Jean-François, Georgette Suzanne Marie.
Malheureusement Adrienne perd la vie à l’âge de 32 ans, le 03 Décembre 1926, surement d’une maladie ou d’une mauvaise infection laissant ainsi un mari dans la peine avec huit enfants en bas âge, dont 2 bébés à peine âgés de 2 mois.

Durant cette année 1926 pourtant, leur famille fut proposée pour recevoir la prime départementale à la natalité offerte aux familles nombreuses dans le cadre de la politique contre la dépopulation de l’après-guerre et pour la natalité. Le Conseil supérieur de la natalité (CSN) est créé pour promouvoir cet effort national et met en place dès 1920 plusieurs aides aux familles nombreuses dont cette fameuse prime à la natalité. En Eure et loir, parmi 251 dossiers, seules 25 familles obtiendront cette prime de 1000 francs versée par la fondation ESMERY-CARON.
Si, au regard de la loi et de la position sociale de la femme dans la vie familiale à cette époque, cette prime est remise après délibération au chargé de famille au cours de l’année 1927, la principale concernée est, selon moi, la mère de famille qu’ a été Adrienne. Cette femme qui a tout sacrifié pour ses enfants.

Alphonse Kléber se sent dans l’obligation de retrouver une mère pour ses jeunes enfants. Il rencontre Joséphine Cécile GIROUARD avec qui il s’unit le 09 Mai 1931 à Unverre. Cette union est précédée d’un contrat de mariage passé le 07 Mai 1931 chez Maitre Edmond notaire à Unverre. Ce document est à ce jour non trouvé mais on peut aisément supposer qu’il protège les enfants d’Alphonse et d’Adrienne.
Cette femme me regarde les larmes aux yeux.
« Alors mes enfants ont-ils été heureux ? » me demande- t-elle.
Que répondre à cette question. Je me dis que l’Histoire n’a pas fini de leur apporter des misères, du chagrin et des difficultés.
Je lui transmet mon ressenti :
« Les familles qu’ils ont chacun construites sont le reflet d’une richesse maternelle transmise de génération en génération et tout l’amour qui déborde des petites âmes que sont tous vos arrières-arrières petits enfants et plus encore, fait scintiller et même briller la plus majestueuse des étoiles qui illumine le ciel : Celle de leur ancêtre qui vient le temps d’un RDV divin, prendre de leurs nouvelles. »
Son regard rempli de fierté me renvoie à nouveau tout l’amour qui déborde de cette femme. Elle s’en retourne parmi les cieux, me laissant quelque peu troublée.
Une très jolie histoire de Maman.
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Merci beaucoup !
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un bien bel hommage !
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Merci beaucoup !
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très émouvant RDV
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Merci beaucoup ! Bises
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