B comme … Bassuet

#ChallengeAZ

Lorsque je me suis lancée dans l’idée de visiter les villages de nos ancêtres, je ne m’attendais pas à me retrouver au coeur de leur histoire, mais avec quel plaisir je fais ce grand plongeon !

« Et on part où? « 

Direction la Marne (51), canton de Heizt-le-Maurupt, communauté de commune du champagne et du Saulx, commune de Bassuet. Nous arrivons dans un village à la population diminuante : Dans son heure de gloire, durant le Moyen Âge, Bassuet abritait jusqu’à 800 habitants. Aujourd’hui, il ne compte plus qu’environ 245 habitants.

Anecdote : le nom du village de Bassuet veut dire « petit Bassu ». Bassu étant un village au Nord de Bassuet.  Et si Bassuet devient un village dortoir à quelques kilomètres de Vitry-le-François, il n’en était pas moins un village animé et attractif au début du XXème siècle.

Notre visite commence par l’église…

Elle n’est pas totalement d’origine, car un incident au XVIIIe siècle a fait s’effondrer le clocher sur l’église. Elle a été rebâtie à la suite d’un décret impérial dans un style modeste et dédié à Saint-Nicolas.

Puis le carrefour principal qui a bien changé : Malheureusement la désertification de la population a mené à la fermeture des commerces et services les plus primaires. Ainsi un à un, l’épicerie, la boulangerie, le bureau postal laissent tomber leur rideaux de fer…
Il faut choisir une direction. La mémoire vacillante, la rue où vivaient mes arrière-grands-parents s’ouvre enfin devant mes yeux.
Je me gare. Mes souvenirs d’enfant me guide presque les yeux fermés.

« Mais où nous emmènes-tu ? »

Ça y est : je suis devant cette porte majestueuse. Celle qui me paraissait pourtant si immense il y a maintenant plus de 35 ans, me semble tout à fait normale aujourd’hui.

La particularité des maisons à pans de bois de Bassuet sont ces fameuses « portes rues », d’immenses portes en bois s’ouvrant en grand pour permettre aux charrettes remplies de foins de rentrer dans les maisons. L’ouverture de ces portes hautes de plus de deux mètres et larges d’environ trois mètres est impressionnante à voir. À l’arrière, un mécanisme soulève plusieurs planches en bois fixées à l’horizontale, permettant à la porte de s’ouvrir pleinement.

Ces maisons à pan de bois sont originales car seul le mur donnant sur la rue est fait en pierre, cachant une énième structure à pans de bois. Et rien de plus simple que de construire une telle maison : des poutres porteuses apparentes soutiennent les murs, puis les trous laissés sont remplis par du torchis, un mélange de terre argileuse, de chaux et de fibres végétales.

« On n’y penserait pas, mais les maisons à pans de bois sont construites à même le sol. Les murs posés par terre, on assemble les poutres et le torchis, puis on élève les pans de murs pour qu’ils tiennent debout », raconte Huguette Alet, membre de la société sciences et arts de Vitry-le-François.

Une étrange sensation me traverse le corps. La peur d’aller frapper et de découvrir la transformation complète de la bâtisse, me tétanise sur place.
Mais si ils ouvrent la porte et me laissent rentrer ? aurais-je la force de marcher dans le passé ?

Aujourd’hui, je préfère garder mes souvenirs et mes rêves, si fragiles et pourtant si précieux à mes yeux.

Mais il est prévu d’ y retourner. Peut-être qu’à ce moment-là, j’aurais la force et le courage de frapper à cette porte.
En attendant nous irons saluer dignement mes arrière-grands-parents, Marie Charles Alfred BATY et Claire Albertine MARCHAL dans leur dernière demeure au sein du cimetière communal de Bassuet.

Je repars larme à l’ œil d’ être si près d’ eux et pourtant si loin.

Des articles ont déjà été publiés sur leur trajet de vie :

Une veillée pas comme les autres

Claire Albertine Marchal

« Oh quel dommage, j’aurais bien aimé visiter, moi !

A demain pour la lettre C comme … Ch’uis bien installé pour la suite !!! »