#1Jour1Ancêtre : Génération – Sosa 29 – Lignée BATY
Les dernières générations de BATY viennent des villages de Bassuet et Changy. Pendant quelques vacances de ma jeunesse, toute la famille allait rendre visite « aux Anciens » rue Ernest Haudos à Bassuet chez Marie Charles Alfred BATY, notamment car son épouse Claire Albertine MARCHAL était déjà décédée.
J’ai suis l’ une des rares de ma génération à avoir eu la chance et le privilège de connaître Alfred, un peu, dans leur cette grande ferme marnaise, ou du moins à en avoir quelques souvenirs.
Malheureusement, Claire est partie trop tôt.
Marie Charles Alfred BATY et Claire Albertine Eugénie MARCHAL sont mes arrières-grand-parents maternels !!

Claire est originaire du petit village voisin, Changy, où elle est née le 06 Janvier 1901. Fille de Anselme Gustave MARCHAL et Victoire Pauline CHAUDEL qui ont vécu simplement, de la culture des terres.
Son prénom, qui vient du terme latin clara, clarus signifie « brillant », « glorieux » ou « éclatant ». Il peut aussi signifier « illustre ». J’ai la chance et l’honneur d’en avoir hériter et j’espère sincèrement en avoir le mérite.
En la regardant, sur cette photo, âgée de 41 ans, j’imagine la peau de son visage à la fois douce soignée et éclatante où un câlin devait apporter toute la douceur d’une plume pour soigner les petits bobos et les peines de ses enfants. En total contraste, la peau de ses mains était surement rugueuse et abimée par toutes les tâches à accomplir dans la ferme, en plus de l’éducation de ses 5 enfants.
Les CHAUDEL tiennent leurs racines du département voisin de la Haute Marne et du village de Villiers en Lieu.
Claire et Alfred se sont mariés le 04 Juin 1924 à Changy et ont établit un contrat de mariage le 31 mai précédent chez Maitre FRERSON qui stipule entre autres qu’ils consentent à se marier sous la communauté des biens suivant le code civil sauf stipulation donnée dans ce contrat.

De nombreux détails apparaissent notamment l’apport de chacun à savoir :
Apport de Marchal Claire Albertine Eugenie :
- Biens personnels, linge, bijoux…
- Livret caisse d’épargne 600f
- Un lit plus du linge de maison.
Apport de Baty marie Charles Alfred :
- Biens personnels, linge, bijoux…
- Succession de son père évalué à 1000f (anciens)
- Terres à Bassuet : 23.44 ares au pommerat – 17.58 ares a la fosse du moulin – 18.79 ares a grandechamps – 35.16 ares lieudit les brars – 14.65 ares a miraines – 8.79 miraines
- Terres à saint lumier en champagne : 48.95 ares à la fricassée
- Terres à Lisse en champagne : 8.79 a la fin de lisse
Si on en croit ce contrat, il était essentiellement fait pour la succession des terres marnaises au nom des BATY.
Revenons à Bassuet et à cette ferme qui, à mes yeux de petite fille, me parait immense rien qu’en regardant la porte d’entrée. Une fois franchie, on se retrouve dans une grande cour fermée. Dans mes souvenirs, la cave est juste avant l’entrée de la cuisine sur la droite, cette cave tout en pierre où il faisait frais comme dans un frigidaire et où les marches étaient traitresses !
Je me souviens des marmites fumantes allumées sur le poêle à bois dès l’heure du petit déjeuner car il fallait bien préparer la soupe du soir, la journée étant déjà haute dans le ciel, pas le temps de trainer ! et les réserves qui étaient dans les murs, point besoin de frigidaire !
Et les chambres fraiches où il fallait mettre des briques chaudes au pied du lit pour ne pas avoir froid mais où les gros édredons rouges de plumes d’oies tenaient bien trop chaud aussi !
Dans la cour, il y avait les zones réservées aux animaux, même s’il y en avait de moins en moins : Sur la droite les étables aux chevaux et aux cochons ; Sur la gauche : les clapiers à lapins et le poulailler… lequel des deux allaient passés à la casserole le soir ou le lendemain midi ?? Heureusement que j’étais là pour ouvrir les clapiers permettant ainsi aux lapins une petite ballade improvisée !
Au fond de la cour, les commodités !! Eh oui ! La modernité apparaissait timidement dans les fermes éloignées de la modernisation des grandes villes. Il était difficile de convaincre les Anciens du bien fondé d’un réfrigérateur ou d’une machine à laver !
Puis, c’étaient les réserves de pailles et de foin avant l’accès au jardin, toujours aussi entretenu et plein de bons légumes. Ça ressemblait un peu à ça, en tous cas, je me revois bien dans cette cour en train de jouer, insouciante.
Cette maison a connu les douleurs des guerres, un casque Allemand aurait même été retrouvé dans le grenier de la maison au décès de Marie Charles Alfred. Mais il y a eu aussi de bons moments familiaux et c’est ceux-là qu’il faut garder à l’esprit et partager ensemble.
Claire Albertine nous a quitté le 18 Juin 1971, son époux Alfred ira la rejoindre le 17 mai 1994.

C’est paisible Bassuet et il y fait bon vivre, si l’on aime la culture du vignoble marnais, et à cette occasion, le nom des BATY essaie toujours de se faire connaitre.
Au cœur même d’un itinéraire à travers les coteaux de Vitry, Bassuet peut être est une agréable porte d’entrée dans le vignoble champenois pour les visiteurs séjournant dans la région de Vitry-le-François et du lac du Der.
Nous aurons d’autres occasions pour en parler.
Mais aujourd’hui, j’ai simplement envie de souffler les 120 bougies qu’elle mériterait aujourd’hui et de poser ma main sur son doux visage…
2 réflexions sur “Claire Albertine MARCHAL, une femme tout en douceur”