52 Semaines pour nos découvrir 52 Ancêtres : 52 Poilus à l’honneur #52S52A
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Certains ont-ils eu plus de chance que d’autres ? Mais est-ce vraiment de la chance ?
Ernest Eugène FAVRE, né en 1867 a effectué son service militaire comme tous les jeunes de la classe de 1887. Originaire de Saint-Maur-sur-le-Loir, il est déclaré bon pour le service sur le canton d’Auneau ( 28 – Eure-et-Loir). C’est ainsi qu’il part en novembre 1888 pour intégrer le 104e Régiment d’infanterie.
En 1890 il devient soldat signaleur avant d’être envoyé en congé le 23 septembre 1891.

La Minute « vocabulaire militaire » : Soldat SignaleurLes signaleurs des compagnies sont utilisés lorsque les distances dépassent plusieurs centaines de mètres ou sont séparés par des obstacles difficiles à franchir en ligne directe. L’utilisation du services de signaux permet de diminuer la fatigue des troupes et le fréquent va-et-vient nécessité par la transmission des renseignements et ordres divers. Pendant la Première Guerre mondiale, les signaleurs d’infanterie usaient de fanions à bras et de lanternes à persiennes pour transmettre des messages à l’artillerie. |
Une vie civile malmenée.
Lorsque la guerre est déclarée et la mobilisation décrétée, Ernest Eugène est alors âgé de 47 ans .Officiellement les appelés ont entre 18 et 45 ans, mais comme tout homme vaillant, Ernest s’attend tout de même à recevoir son ordre de mobilisation. Malgré tout, il appréhende cette possible situation, de peur de devoir se séparer de sa femme Noémie Lea BOUFFARD qu’il a épousé le 10 novembre 1893 à Saint-Maur-sur-le-loir, et de ses deux filles Thérèse Cécile, âgée de 16 ans et Claire Ambroisine, âgée de 7 ans.
Mais il ne sera pas appelé.
Si les civils ne sont pas au cœur même des combats de la Grande Guerre, ils sont affectés de bien des manières. Dans les zones occupées, ils sont confrontés de plein fouet aux violences, à l’invasion et aux bombardements sans parler des extorsions et pillages faits par les allemands. Le front et l’arrière sont étroitement solidaires durant la période du conflit. D’une manière ou d’une autre, toutes les régions et toutes les catégories sociales sont concernées par le conflit.
Ernest Eugène est vacher et il va devoir doublement travailler pour remplacer la main d’oeuvre de ses voisins, familles et amis partis au front. Les paysans représentent le plus fort contingent de mobilisés parce qu’ils bénéficient très rarement d’exemptions et de retraits du front. Sur le plan national, ce sont quelque 3 700 000 agriculteurs qui partent et laissent derrière eux 3 238 000 femmes et 1 500 000 hommes, jeunes ou vieux. La réquisition des meilleures bêtes par l’armée ajoute à la désorganisation.
Faute de main-d’œuvre, les travaux agricoles de 1914 -1915 sont exécutés par « Toutes les femmes, les jeunes, les vieux, tout le monde à la moisson. Ceux qui avaient fini leur récolte allaient aider les autres. »
(Source : Ephraïm Grenadou, paysan beauceron).
Malgré cela, les pénuries se font sentir, la production agricole se trouve donc fortement perturbée: les hommes manquent, les chevaux manquent. On fait appel aux soldats coloniaux, aux réfugiés, aux prisonniers de guerre allemands pour la main d’œuvre.
Mais le plus dur reste le regard des quelques soldats en permission : Entre ceux qui sont tellement meurtris, épuisés, affaiblis et qui envient Ernest et sa vie ; et les autres qui sont aigris de voir que des hommes vaillants ne sont pas au front comme eux.
Difficile de se sentir utile dans une patrie unie faisant front contre l’ennemi commun.
Malgré tout cela, Ernest Eugène et sa famille reprendrons une vie presque normale, jusqu’aux prochaines horreurs de l’humanité. Ernest décède le 26 Aout 1948 à la Bazoches-en-Dunois selon les informations figurant en mentions marginales de son acte de naissance.


La Minute « vocabulaire militaire » : Soldat Signaleur
encore un bel article, bravo
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