#Généathème, Génération 6 – Sosa 43 – Lignée JOUIN
Geneatech nous offre la possibilité d’explorer notre généalogie d’une autre manière en posant le doigt sur un thème qui nous pousse à creuser et à examiner chacun de nos ancêtres. En ce mois de Mai frais et pluvieux de 2021, partons à la recherche des mariages et surtout des remariages qui sortent des moyennes statistiques.
J’avais déjà évoqué ce thème à la Saint Valentin car j’ai toujours eu envie de garder à l’esprit que si mariage il y a, le monsieur « Amour » n’est pas loin !! Et oui, je suis une grande sentimentale et notre Jacques COURCIMAULT répond en tout point à ce thème : 4 Mariages. ( à relire ici si vous le souhaitez)
Alors regardons notre généalogie d’un autre œil et que pouvons-nous en dire ? bah parfois, nos ancêtres avaient l’art et la manière de faire des nœuds dans les liens familiaux sans se rendre compte qu’un jour cela provoquerait de bons maux de têtes à leur descendante généalogiste amateur que je suis !!! Il me faut faire un choix parmi les quelques mariages tortueux et celui me tient un peu à cœur.
Je vous présente Rosalie Emilie LAGRUE. Cette femme est la grand-mère du grand-père de mon mari.
En ce mois d’Aout 1871, la France et surtout Paris soigne ses plaies et commence l’inventaire des dégâts aussi bien humains que matériels occasionnés par la semaine sanglante et l’anéantissement de la révolte sociale de la Commune de Paris. A la prison des Chantiers de Versailles, des centaines de femmes attendent d’être jugées. Vingt-six conseils de guerre sont chargés de juger les anciens communards.
Pendant ce temps, dans la campagne Eurélienne, Elisa Adeline CHAUSSIER met au monde une enfant de sexe féminin le 17 Aout 1871, issu de son union avec Louis Désiré LAGRUE. Ainsi nait Rosalie. Durant sa jeunesse, Rosalie est journalière, elle va de ferme en ferme aux alentours du domicile de ses parents pour mettre ses bras à profits dans les champs ou auprès des mères pour aider à la ferme et à l’éducation des jeunes enfants. Dans ce contexte à 18 ans, elle devient, à son tour, jeune mère de 2 enfants, Renée Florentine née en 1889 et Rose Aurélie née en 1892. Ses deux enfants sont légitimés par son mariage célébré le 07 Janvier 1893 à Voves avec Emile Martial ROBINET.
La vie continuant son petit bonhomme de chemin, bon gré mal gré, Rosalie Emilie et Emile Martial ont eu 7 enfants. La vie ne fut pas facile tous les jours notamment durant les années 1913-1915. Un jour de juillet 1913, elle devient veuve, Emile Martial ayant rendu son dernier souffle le 1er de ce mois à Bonneval, rue Saint-Roch (il est supposé que dans cette rue existait un hôpital local, fait qui demande à se vérifier). Quelques mois plus tard, Rosalie se découvre enceinte d’un enfant qui sera donc posthume à son père : Il s’agit de Paule Germaine qui voit le jour le 18 Mars 1914 à Châteaudun dont vous pouvez relire l’histoire ici : https://aucoeurdupasse.com/2021/01/26/paule-germaine-robinet-enfant-posthume/
Là où cela devient intéressant c’est qu’elle s’est mariée pour la seconde fois avec le frère de son premier gendre, l’époux de Renée Florentine !
Rosalie Emilie épouse ainsi le 13 juin 1914, en secondes noces Paul Germain JOUIN tandis que sa fille Renée Florentine ROBINET a épousé 8 ans plus tôt Jules François JOUIN, ces deux hommes étant frères.
Il n’y a aucun lien de parenté à proprement parler entre les époux puisqu’il n’y a aucun lien de sang entre eux, ni aucun descendant les unissant. Néanmoins pour l’époque, cela reflétait surtout le besoin impérieux d’offrir à cette famille déchue d’un père, une présence masculine et souvent le second lien marital se faisait au sein de membre de la même famille afin que la femme ne soit pas seule à subvenir à ses enfants. On peut même aisément supposer que ce lien plus ou moins affectif les unissant officiellement par le lien de l’Amour s’est construit avant la naissance de la petite Paule au vu de son second prénom qui rappelle celui de Paul.
Cette façon de s’assurer que la famille sera en sécurité est très fréquente en ce début de XX ème siècle. Il y a des cas où l’homme qui perd sa femme en couche, épouse, dans l’année suivante, l’une de ses sœurs pour qu’elle puisse s’occuper du nourrisson tout en sachant que si des enfants naissent de cette seconde union, alors la seconde épouse devient : mère, belle-mère et tante à la fois.
Malheureusement, l’Histoire de France met fin à cette petite histoire d’amour prématurément puisqu’elle se retrouve de nouveau seule au moment de la mobilisation générale d’Aout 1914, puis 07 avril 1915, date à laquelle Paul Germain perd la vie.
Remarquez, dans cette histoire familiale, le calendrier qui se croise entre les générations : Rosalie Emilie LAGRUE devient mère et grand-mère dans le même laps de temps que sa première fille Renée qui se marie en 1906 et devient, elle-même, mère à partir de 1908. Voici un bon résumé de la situation :

Je vous quitte sur le seuil du cimetière dunois en cet hiver 1930 où Rosalie Emilie rejoint le 15 Janvier, ses deux époux au royaume des cieux.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là et nous aurons bientôt l’occasion de reparler Renée Florentine ROBINET, dont la rumeur familiale laisse dire que « la grand-mère ROBINET a usé deux JOUIN » !!
vraiment quelle ancêtre !!!
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Je me suis attachée a cette branche, à chaque génération il se passe quelque chose !!
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oh là là j’adore, tu as travaillé le sujet. j’ai préparé quelque chose de très succinct pour le thème, mais j’ai honte de le balancer comme ça après la lecture de ton texte.
un grand bravo
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Lance toi !! Tous les textes ont l art de sublimer nos ancêtres quelque soit la façon de le rédiger
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