52S – 52A Semaine 15 : Albert Paul CRETELLE

52 Semaines pour nos découvrir 52 Ancêtres : 52 Poilus à l’honneur #52S52A

Introduction : https://aucoeurdupasse.com/2024/01/01/52-semaines-52-ancetres-nos-poilus-a-lhonneur/

Vie mouvementée, peur d’affronter la guerre ou de se retrouver face à la mort ? Quelque soit ses raisons, il ne méritait pas son sort.

Dès lors qu’il a été déclaré bon pour le service, Albert Paul CRETELLE est devenu « allergique » à la discipline militaire. Absent au moment de la décision du conseil, sa fiche militaire nous permet de suivre ses péripéties.

Après une première condamnation le 10 novembre 1902 par la tribunal de la seine à 15 jours de prison pour outrage à agents, Albert est incorporé au 151e régiment d’infanterie sous le matricule 6089

La commission spéciale de Verdun dans sa séance du 6 mai 1903 le réforme n° 2 pour « Ascite de nature suspecte ».

Une ascite, ou épanchement liquidien intraabdominal, est une accumulation de liquide dans l’abdomen, plus précisément dans la cavité péritonéale.

Entre 1912 et 1913, Albert Paul est condamné 4 fois par le tribunal correctionnel de Pontoise pour vol et tentative de vol. Les 2 premiers jugements sont établis par défaut du « coupable ». Il cumule ainsi 8 mois de prison

La Minute « vocabulaire militaire » : Les types de réformes
Un militaire réformé N°1 est un militaire pour lequel l’infirmité (qu’il s’agisse de blessure ou de maladie) est en relation avec le service. 
Un militaire est réformé N°2 pour une invalidité résultant d’une blessure ou d’une maladie sans rapport avec le service.

Dès la mobilisation générale, il est engagé pour la durée de la guerre malgré ses précédents problèmes de santé. il est intégré au 59e Régiment d’infanterie le 06 octobre 1914 qui le transfert le même jour au 11e R.I. Il est classé dans le service auxiliaire le 17 septembre 1915 par la commission de réforme de Montauban pour « Varices aux 2 jambes ».

La Poudrerie de Bassens:
Le 10 février 1916, il est envoyé à la Maison BEAUVALET, Poudrerie de Bassens en Gironde.

La construction de la poudrerie décidée en 1915, commencée en 1916 était prévue pour produire journellement environ cent tonnes d’explosifs, notamment celui que contenait le fameux obus de 75mm et 150mm. Ainsi, à son apogée en 1917, cet établissement employait 5 576 ouvriers parmi lesquels on retrouvait 1 909 ouvriers spécialisés, 127 civils et 3 059 ouvriers coloniaux. Pendant la guerre 14-18, la Poudrerie Nationale de Bassens était un établissement autonome. En 1919, elle est rattachée à Saint Médard-en-Jalles et en 1920 les bâtiments sont affectés au service des Douanes. Établie sur une soixantaine d’hectares, elle puisait 60 000 m³ d’eau par jour dans la Garonne. En 1925, il n’y avait plus aucun ouvrier sur ce site qui renaîtra.

Mais Albert Paul ne supporte pas la vie militaire et il manque à l’appel du 03 octobre 1916. Il est déclaré déserteur trois jours plus tard. Le 12 Avril 1917, il est rayé des contrôles de la désertion car on le retrouve à Paris où il est arrêté par la Légion de la Garde Républicaine. Il fait l’objet d’une plainte au conseil de guerre. Il est ramené au dépôt le 27, mais faisant l’objet d’une plainte, Le conseil de Guerre de la 17e région le condamne à deux ans de prison pour désertion à l’intérieur en temps de guerre malgré les circonstances atténuantes qui lui ont été admises.

Il obtient une suspension de peine et est classé dans le service armé sur sa demande par la commission spéciale de réforme de Pau du 08 Novembre 1917 pour « hernie abdominale droite suite d’opération d’appendicite » . Il doit désormais porter une ceinture abdominale.

La Minute « Bis » Militaire : La désertion
Au moment de l’entrée en guerre de la France, en août 1914, le code de justice militaire prévoit la peine capitale pour un certain nombre de délits, notamment pour la désertion, comme en dispose l’article 238 : « Est puni de mort, avec dégradation militaire, tout militaire coupable de désertion à l’ennemi. »
La désertion pendant la Première Guerre mondiale a pris plusieurs formes :
Insoumission : soldats qui ne rejoignent pas leur corps d’incorporation à la mobilisation au début de la guerre, aux appels ultérieurs de classe au cours du déroulement du conflit ou en fin de permission.
Fuite du front vers l’arrière
Reddition : soldats qui se rendent volontairement à l’ennemi en se constituant prisonniers.
La désertion fut un phénomène relativement marginal qui affecta peu la capacité combattante des armées

Il est passé au 14 R.I le 26 Décembre 1917. Mais de nouveau, Albert Paul fait parler de lui car il manque aux appels du 12 mai 1918. Il est rayé des contrôles de désertion le 27 juin 1918, date de sa nouvelle arrestation.

Malheureusement, la fin est bien moins positive que la première fois : Le 14 e R.I est embarqué durant l’année 1918 dans la seconde bataille de la Marne : Parfois appelée bataille de Reims, la bataille de la Marne est une série d’offensives allemandes et de contre-offensives alliées, qui se sont déroulées dans le Nord-Est de la France du 27 mai au 6 août 1918 , avec des événements décisifs du 15 au 20 juillet 1918.

L’objectif des allemands est de franchir la Marne. Aussi, dans la continuité de l’offensive du Chemin des Dames (27 mai), les allemands occupent le 30 toute la rive droite (rive Nord) de la Marne, de Château-Thierry jusqu‘à Verneuil, constituant ainsi une poche large de 50 km. Les premières divisions américaines, à peine arrivées depuis quelques semaines, et les troupes sénégalaises contiennent l’avancée des allemands et la situation se stabilise autour de cette « poche de Château-Thierry ».

Le 15 juillet à zéro heure, les allemands passent à l’offensive. Ludendorff a décidé que le front d’attaque s’étendrait de Jaulgonne à Vrigny (à quelques kilomètres au sud-ouest de Reims). Sur 50 kilomètres, une grande partie des huit mille canons disposés sur le front pilonnent nos positions champenoises, en quelques heures, la ligne de front est un enfer de feu et de métal.

À 2h00, ce bombardement intensif atteint les maisons de Dormans. La ville reçoit des tonnes d’obus en quelques dizaines de minutes. On parle d’un millier d’obus lors de cette offensive éclair.

Le 18 juillet, la contre-offensive démarre. C’est surtout l’offensive Mangin-Degoutte qui marque cette journée. Autour de Dormans, craignant à raison d’être encerclés par les troupes Mangin-Degoutte, les allemands commencent toutefois à se replier sur la rive Nord. Malgré la poussée victorieuse, la retraite sera lente et méthodique. Les allemands ne reculent que pas à pas, notamment dans la forêt de Ris.

Le 20 juillet, la 9ème armée de de Mitry mène une attaque générale à 6 heures du matin et ne rencontre que peu de résistance.

Au soir, les allemands ont évacué la plupart des positions au sud de la Marne, et sont repoussés sur la rive droite (rive nord), où ils tentent de ralentir encore l’échéance. Il reste donc quelques poches de résistance sur la rive nord, qui vont se résorber progressivement.

Au soir du 27, les alliés tiennent une ligne Champvoisy, Passy-Grigny, Cuisles, La-Neuville-aux-Larris, Chaumuzy ; Le 28, c’est au tour de Sainte-Gemme et Goussancourt de recouvrer la liberté ; les Britanniques enlèvent Bligny. La cavalerie française pousse des patrouilles jusqu’à la ligne Villers-Agron, Romigny, Ville-en-Tardenois où l’ennemi résiste encore.

Petit à petit, les forces alliées libèrent la vallée de la Marne, reconquièrent le Tardenois.

Lors de cette contre-offensive, elles auront fait 25.000 prisonniers et se seront emparées de 600 canons et 3000 mitrailleuses.

Ces opérations ont coûté aux Français 200 000 hommes tués, blessés ou disparus pour la seule période du 15 au 31 juillet. Dont notre pauvre Albert Paul, lui qui a tellement tenté d’échapper au front et au combat, est tué à l’ennemi à Chigny lors de la bataille de Chêne-la-reine le 24 juillet 1918.

Albert Paul CRETELLE repose à la Nécropole Nationale ‘SILLERY », tombe 5057 et il est inscrit sur le monument aux morts de Nogent-sur-Marne.

Nous nous devons de ne pas juger les actes de nos ancêtres car … qu’aurions nous fait si nous avions été à leur place ? Aurions nous eu la force … ?

Lien Familial
Statistiques établies tout au long du Challenge

  2 réflexions sur “52S – 52A Semaine 15 : Albert Paul CRETELLE

  1. 11 avril 2024 à 14 h 38 min

    Superbe billet très bien documenté

    Aimé par 1 personne

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